Au fond des cales
équipage d'un grumier en escale à Caen
Les dockers rencontrent parfois les équipages des cargos. à l'époque où les équipages étaient francophones - notamment africains - les relations entre dockers et équipages s'avéraient plus fréquentes et plus riches qu'aujourd'hui. L'équipage profite du fait que le navire soit à quai pour l'entretenir alors que dans le même temps, les dockers travaillent dans la cale. La rencontre n'est pas toujours des plus agréables. En effet, les chargements et déchargements dans les cales se déroulent toujours dans le bruit, les antres du navire faits de ferraille vrombissent lorsqu'une bille heurte ses parois. Et si de plus, un matelot entreprend de réparer, avec fracas, une cale dans laquelle se trouvent des dockers, la fatigue, le fait de ne pas partager la même langue peuvent conduire les dockers à s'exprimer de façon un peu vigoureuse - un geste, un cri,... - mais efficace ! Les clameurs provoquées par les dockers qui parfois émanent des cales constituent les seules armes dont ils disposent pour se faire comprendre dans l'urgence et protéger leur vie. Il arrive réguliêrement que des échanges plus sereins naissent entre dockers et matelots. Des gants quelque peu usagés peuvent servir de monnaie d'échange contre quelques cigarettes. Mais la barriêre de la langue représente aujourd'hui un véritable obstacle.
Dockers (à gauche) attendant que le matelot du cargo ait achevé son travail, Cherbourg