Navigation de nuit
Quart de nuit à la passerelle
La nuit, à partir de 18 heures, un seul lieutenant continue à assurer la conduite du navire, mais il est alors assisté de deux matelots qui se relaient : l’un assure la veille visuelle pendant que l’autre effectue une ronde de sécurité au sein des locaux techniques du navire : garages, Cherbourgeminées, machine, ... Celle-ci dure environ une heure. Chaque point de contrôle est équipé d’un mouchard permettant à la fois de superviser le travail du matelot et de s’assurer qu’il ne lui arrive rien.
Ronde de nuit sur le Mont-Saint-Michel
Alors qu’une traversée de jour dure environ six heures, une traversée de nuit dure sept heures et demie. Ces horaires correspondent à un choix commercial qui offre la possibilité aux passagers de se reposer à bord et de ne pas avoir à débarquer en pleine nuit. Ainsi, aprês un départ vers 23 heures de Ouistreham, le lieutenant de quart stoppe le ferry à environ quatre milles de la bouée de Ouistreham. Le ferry dérive alors au gré des courants durant une heure et demie.
« En une heure et demie, on peut dériver de 3 ou 4 milles par rapport à notre route »
lieutenant à bord du Mont-Saint-Michel
à l’issue de cette heure et demie de dérive, le lieutenant conduit le ferry sur le tracé de sa route habituelle et continue la traversée sur deux moteurs (tandis que de jour, la traversée se fait sur les quatre moteurs).
Officier mécanicien de quart au PC machine
PC machine du Mont-Saint-Michel
La propulsion des ferries est assurée par quatre moteurs et deux hélices. Les moteurs sont couplés deux par deux sur une ligne d’arbre, ce qui permet une flexibilité de fonctionnement notamment entre le jour et la nuit.
« On divise notre puissance sur quatre moteurs pour avoir de la souplesse pour les traversées de nuit ».
« La nuit, on traverse souvent sur deux moteurs, ce qui nous permet de faire des économies et aussi d’utiliser les moteurs dans leur plage optimale de fonctionnement. Parce que les gros moteurs diesels, on doit les utiliser le plus prês possible des charges maximales pour éviter les encrassements. On est tributaires des horaires commerciaux, à nous d’adapter la puissance du bateau »
Chef mécanicien à bord du Normandie
Les commandes machines se trouvent à la fois à la passerelle et au PC machine. Ce sont les lieutenants qui, depuis la passerelle, gêrent les régimes machine. Les mécaniciens suivent ces opérations depuis leur PC machine.
« On a les mêmes platines à quelques boutons prês. Ils peuvent démarrer, embrayer, ils ont les commandes pour faire varier la vitesse des moteurs et l’orientation des pales d’hélices. Donc nous on sait ce qu’ils font parce qu’on a une répétition des positions de leurs commandes, on regarde et on surveille »
Chef mécanicien à bord du Normandie
La décision d’arrêter un moteur est prise par la passerelle, mais les modalités de cet arrêt sont déterminées par la machine.
« On est là pour leur fournir la puissance et eux pour faire avancer le bateau donc ce sont eux qui déterminent par exemple la nuit si on tourne sur trois moteurs, c’est la passerelle qui va nous appeler et nous dire je vais stopper un moteur. Nous on va choisir quel moteur ils vont stopper en fonction de nos contraintes »
Chef mécanicien à bord du Normandie