« Les caliers ne cessent de courir, sauter, escalader, esquiver, dévaler, grimper. Leur fierté réside dans leur capacité à tenir des cadences plus élevées que celles d'autres ports. Cependant ces cadences ne peuvent absolument pas demeurer constantes de la premiêre heure à la derniêre. La fatigue et le stress d'une journée viennent à bout des plus solides intentions. Des éléments de sécurité indispensables ainsi qu'une nécessaire prudence contribuent également à accentuer le côté harassant de ce travail. Ainsi, pour chaque grume sortie, il leur faut franchir celles qui les entourent afin de se réfugier sous les abords de la cale, puis les escalader de nouveau pour continuer à travailler lorsque tout danger semble écarté. (…) Le crochet du gros filin qu'ils doivent réguliêrement lancer par dessus la grume semble peser plus lourd encore en fin de journée. Les bottes de sécurité à bouts coqués alourdissent leurs pas, mais les préservent aussi des innombrables « petits » chocs de la journée, tel le crochet reçu sur les pieds ».