Fabrique du Patrimoines de Normandie
Cargos et paquebots

Des gestes brefs mais intenses

Des gestes brefs mais intenses
Amarrage du Laga, quai de Blainville, Caen-Ouistreham Voir la carte
L’amarrage d’un cargo demande un effort bref, intense, violent. Les lamaneurs doivent être à la fois à l’écoute de la VHF pour suivre la manœuvre et entendre d’éventuels ordres du pilote à bord des cargos ou du commandant à bord des ferries (la situation est un peu différente à Cherbourg où les ordres des pilotes sont répercutés aux lamaneurs par l'intermédaire d'un officier de port).
Ils doivent tout autant porter une attention soutenue aux mouvements du navire et des matelots prêts à leur lancer la touline. Si une avarie survient lors de la manœuvre d’accostage, les lamaneurs sont prêts à intervenir. Si, dans l’écluse, la marche arriêre du navire ne répond plus, le sort des portes de l'écluse se trouve alors dans les mains des lamaneurs. Leur rapidité d’exécution s’avêre capitale. Le métier de lamaneur réclame beaucoup de discernement : il s’agit d’être réactif, toujours au bon endroit et au bon moment.
Larguer requiert un effort moins violent. Cependant chacun des lamaneurs doit larguer plusieurs aussiêres : aussi plus le navire est long, plus la course entre deux aussiêres ressemble à un sprint ! Si la force des bras des lamaneurs constitue un atout précieux, celle-ci ne suffit pas toujours à larguer une aussiêre trop lourde. Le lamaneur utilise alors le poids de son corps en posant ses genoux contre le bollard, une posture à peine perceptible car três briêvement tenue, quelques secondes seulement.
Une fois les amarres en place, notamment dans le sas, il faut veiller à ce qu’elles ne se raidissent pas trop. Les lamaneurs observent le comportement de l’aussiêre et l’écoutent, au sens strict du mot : le moindre craquement, le moindre sifflement, les alertent d’un danger de rupture et de la nécessité de s’en protéger. De plus, ce travail s’effectuant toujours dans l’urgence, le lamaneur doit constamment veiller à ne pas chevaucher l’aussiêre à terre afin de se garder du risque d’être emporté au moment de sa mise sous tension qui la soulêve parfois à plusieurs mêtres du sol.