Fabrique du Patrimoines de Normandie
Cargos et paquebots

Des lamaneurs inscrits maritimes

compétences maritimes
Amarrage du Gallina 3, quai de Blainville à l'aide de la vedette du lamanage, Caen-Ouistreham Voir la carte
Les huit lamaneurs de Ouistreham détiennent le statut de marin affilié à l’ENIM, inscrits sur le rôle d’équipage de leur vedette, Lamaneur II.
Les compétences maritimes des lamaneurs sont sollicitées sur l’ensemble du port, au-delà de leur rôle d’amarrage stricto sensu. Ce sont eux qui, sur demande de la capitainerie, déhalent les navires. De même, en cas de pollution du port, les lamaneurs participeront à la lutte anti-pollution. Leur statut de marin et leur expérience de matelots leur permettent également de compléter l’équipage d’un cargo dans la zone portuaire, sur demande du pilote, ou encore de compléter les équipages des remorqueurs. Ils peuvent également louer les services de leur vedette, pour nettoyer les œuvres vives d’un ferry par exemple.
Les lamaneurs mettent aussi leurs connaissances en matiêre de matelotage au service des entreprises de manutention en réalisant des élingues utilisées pour soulever des grumes dans la cale des navires. Ils fabriquent ainsi réguliêrement des épissures à six brins dans du fil d’acier. Aprês avoir raidi les fils d’acier à l’aide d’une herse et d’un palan, le travail de tressage à l’aide d’un épissoire permet de réaliser un filin résistant à des poids de plusieurs tonnes.
Les lamaneurs fabriquent aussi leurs propres toulines. Le plus fréquemment, ce sont les toulines du bord qui sont utilisées, mais lorsqu’un vent violent empêche de bord de lancer la touline du bord ou qu’un matelot maladroit ne parvient pas à la lancer correctement, les lamaneurs envoient alors leur propre touline depuis le quai.

Quelques craintes pour l’avenir

Lamaneurs mênent une mission de service public. Leur intervention en France est donc garantie de façon systématique pour chaque escale, assurant ainsi la sécurité du port. Cependant les armateurs ne ménagent pas leurs efforts pour réduire les coûts d’escale et souhaiteraient pouvoir imposer (pour les caboteurs notamment) que les marins du bord réalisent eux-mêmes les opérations de lamanage.