Une formation sur le tas
Grutier, port de Cherbourg
Il n'existe pas de formation de grutier portuaire. Leur recrutement s'est appuyé sur des compétences professionnelles en soudure, chaudronnerie, plomberie, serrurerie, menuiserie ou autre. Les grutiers portuaires refusent toute idée de similarité entre leur métier et celui de grutier du bâtiment.
Grutier, port de Cherbourg
La véritable formation du grutier commence à partir du moment où il est embauché. Il apprend alors en doublure aux côtés d'un « ancien ». Il faut en moyenne une année complête de formation « sur le tas » pour devenir grutier.
Certains mettent seulement quelques mois, d'autres abandonnent. Leurs premiers pas se font au cours de déchargements de pondéreux à l'aide de bennes. Dans la benne, la charge présente les qualités sécurisantes d'être toujours lourde et uniformément répartie. Le grutier peut ainsi apprivoiser les réactions de sa grue, alors relativement stable. Il en va tout autrement lorsqu'il s'agit de décharger des
grumes : le poids comme la taille de la masse au bout du filin de la grue varient alors en permanence.
Ce métier requiert infiniment de douceur et de précision (leur acuité visuelle est contrôlée tous les six mois).
« Un travail doux et précis qui correspondrait tout à fait à une femme » selon le grutier caennais Philippe Levieux.
Grutier, port de Cherbourg