Un travail d'équipe avec les dockers
Grutier, port de Cherbourg
Indications d'un signaleur au grutier, son d'ambiance, port de Cherbourg
Le grutier ne travaille jamais seul, il forme véritablement
une équipe avec les dockers et les pareurs. La responsabilité du grutier face aux hommes travaillant dans la cale exige de lui une extrême attention. Avoir
confiance en l'agilité du docker, en son diagnostic et accepter de se fier aux gestes du pareur (Caen) ou aux indications du signaleurs (Cherbourg) sont les conditions indispensables pour se protéger d'un stress néfaste. Une main ou un pied mal positionnés, une
grume qui se détache du filin, qui roule dans la cale ou sur le quai peuvent provoquer des accidents dramatiques.
« Le pareur a dit de virer, le grutier a molli. Le gars, il avait la main dessous, il lui a écrasé la main, ça s'est fait en deux secondes ».
Grutier et pareur, port de Caen
Le grutier porte alors le poids de cette responsabilité. Lui-même n'est pas à l'abri d'un
accident. Il est arrivé qu'une
grume fasse exploser, en la percutant, la vitre d'une cabine de grue dans laquelle se trouvait le grutier. D'un mouvement lent, mais imparable, la
grume « est venue mourir dans la cabine ». L'incident, sans conséquence apparente, a pourtant empêché ce grutier de dormir trois nuits durant.
« Les billes, elles ont un drôle de comportement, d'un seul coup, elles peuvent partir et on ne sait pas pourquoi ». On parle alors de « billes folles ». Le niangon, un bois relativement léger, se prête à ce type de réaction.
Signaleur, port de Cherbourg
à Cherbourg, les grutiers parviennent à déplacer des charges nucléaires, des explosifs ou des munitions avec le même calme et la même maîtrise que lorsqu'ils déchargent du charbon, même si tous gardent en mémoire des moments où ils ont frôlé la catastrophe.