Fabrique du Patrimoines de Normandie
Ferries

Accostage

Accostage
Tension dans les aussiêres...
Le ferry évité, celui-ci s’approche du quai, le nez vers la rampe. Sans échanges verbaux préalables avec les lamaneurs parés sur le quai, les matelots lancent une à une les toulines puis se postent au niveau des treuils.

« Il y a un matelot qui est aux manettes qui vire ou laisse du mou dans les différents treuils et puis les matelots se situent juste à côté des treuils pour embrayer ou débrayer ».
Matelot à bord du Normandie

Les aussiêres sont toujours capelées dans le même ordre. à l’avant c’est d’abord la garde, l’amarre de bout puis le traversier. à l’arriêre c’est d’abord un traversier puis une garde, une amarre de bout et à nouveau un traversier. Si la météo l’exige, les amarres de bout sont doublées voire triplées. Une fois le ferry « à poste », les treuils sont réglés par un dispositif qui les maintient en tension constante.

Pendant ce temps, sur le gaillard - à l’avant - le second maître se penche au-dessus du parapet du navire pour apercevoir son bulbe. Il fait le rapprochement du bateau en indiquant par VHF la distance qui sépare le bulbe du butoir sous la rampe de déchargement, se repérant aux marques peintes chaque mêtre sur le quai.

« 10 mêtres devant... 5 mêtres à avancer... 2 mêtres... 1 mêtre... 30 centimêtres... »

Ces indications sont diffusées à la passerelle par le biais de la VHF que tient en main le second capitaine. Il répête d’ailleurs ces données signalant ainsi qu’elles ont été entendues et comprises. Lorsque le ferry est suffisamment proche - moins de 30 cm - le second maître signale « à poste » et le second capitaine signale à son tour « On étale comme ça. On peut aller ouvrir ». La manœuvre est alors terminée pour le commandant qui éteint les moteurs et lance une séquence de « post mooring »,...

« qui permet de continuer à graisser les turbos soufflantes parce qu’elles sont toujours entraînées »
élêve officier à bord du Mont-Saint-Michel
 
Le bosco indique à la passerelle via la VHF les distances entre le bulbe d’étrave du ferry et le butoir
Les indications de distances données depuis le pont permettent au commandant à la passerelle d’achever sa manœuvre en fonction d’éléments qu’il ne peut visualiser. Ces informations sont également utiles aux matelots réalisant la manœuvre avant et arriêre afin qu’ils puissent régler la tension des aussiêres et éventuellement par ce biais gagner les quelques derniers centimêtres qui séparent le bulbe du butoir.

« Je vire l’amarre de bout pour pouvoir avancer, en quelque sorte la garde sert de frein »
Matelot à bord du Mont-Saint-Michel
à quai, le grutier qui dirige la rampe suit la manœuvre d’accostage grâce à sa VHF. Lorsqu’il entend le second y mettre un point final en annonçant « On étale », il commence à baisser la rampe inférieure pendant que le pont supérieur reçoit les doigts qui forment la seconde rampe (grincement). Les matelots ouvrent alors les portes du ferry et sécurisent les rampes.