Des marins isolés
À bord d'un cargo, juste avant le passage de remorque, Caen-Ouistreham
Qu'ils soient à Caen ou à Cherbourg, les marins des remorqueurs n'ont jamais l'occasion de rencontrer les équipages des cargos en escale. Ils communiquent par gestes au moment de la manœuvre.
Équipage du Sirroco, Cherbourg
Membres d'équipage des remorqueurs du port de Caen-Ouistreham
Leurs postes à quai sont éloignés des quais où se déroulent les opérations commerciales (chargements et/ou déchargements), ils n'ont donc pas l'occasion de voir ni les lamaneurs, ni l'agent, ni les manutentionnaires. Les manœuvres des remorqueurs s'opêrent sous les ordres des pilotes via la VHF, mais une fois la manœuvre terminée, ils ne se voient pas non plus. à Cherbourg, il arrive qu'un remorqueur militaire vienne prêter main-forte. Les équipages respectifs reconnaissent alors une silhouette familiêre sur l'autre remorqueur, mais à terre, ils ne pourraient s'identifier.
Assistance du Marco Polo dans le port de Cherbourg par l'Obstiné
(remplaçant temporaire du Chambon Sirroco) et deux remorqueurs militaires
L'équipage du
Chambon Sirocco regrette de ne plus partager son quai avec le remorqueur de haute mer
Abeille Languedoc puis
Abeille Liberté. Ces remorqueurs sont désormais abrités dans le port militaire et il faut donc une invitation de temps à autre pour se rencontrer à nouveau, mais il n'existe plus de liens spontanés et quotidiens.
Poste à quai de l'Abeille Liberté
à Caen, les réunions hebdomadaires dites « de place à quai » réunissent l'ensemble des représentants des acteurs portuaires et permettent aux capitaines qui y assistent, de rompre cet isolement. Même si, dans chaque port, les marins ont tous des réseaux de relations informelles, ce sentiment d'isolement peut être ressenti de façon assez sensible.
Une situation financiêre inconfortable
A bord du Caen-Ouistreham 3, dans le sillage du Caen-Ouistreham 2
Les remorqueurs portuaires remplissent une mission de sécurité. Il est indispensable qu'ils soient présents et parés à tous moment car leur intervention en cas d'urgence peut s'avérer capitale. Cependant, les
cargos et tout particuliêrement les
paquebots, sont de mieux en mieux équipés d'outils d'aide à la navigation portuaire (comme les
propulseurs d'étrave par exemple)
et font ainsi plus rarement appel aux remorqueurs. Les services de remorquage sont par conséquent des services déficitaires et cette situation structurelle risque de s'aggraver.
Une des affiches de l'exposition de la collection privée
de G. Cadringher, Citée de la mer, 2009