Fabrique du Patrimoines de Normandie
Cargos et paquebots

Polyvalence

grutiers portuaires
Grutier, port de Cherbourg
Si tous les grutiers sont polyvalents, c'est-à-dire qu'ils ont le statut de « conducteurs d'engins », tous les « conducteurs d'engins » ne peuvent être grutiers. Il faut apprendre à canaliser ses peurs, peur de l'incidence de leurs moindres gestes, mais aussi peur de la hauteur (les grues du port de Cherbourg sont un peu plus hautes que celles de Caen et dans l'une d'elles, les grutiers travaillent à 27 mêtres du sol). Ces compétences-là ne se décrêtent pas. D'ailleurs, ceux qui choisissent et parviennent à exercer ce métier sont souvent des passionnés.


Entre entretien et conduite des grues, la polyvalence et la souplesse des agents permettent de parer à l'irrégularité du trafic. Leurs emplois du temps sont tributaires des aléas du trafic portuaire.

« Les gars sont mis à toutes les sauces, mais d'un côté, ils n'ont pas la routine. Des fois, ils ne savent pas ce qu'ils vont faire le lendemain, c'est un avantage et un inconvénient, ils ne s'embêtent pas quoi ! »
Responsable maintenance et exploitation, CCI de Caen.


Les grues aussi sont polyvalentes. Les différents équipements des grues s'adaptent à un type de marchandise particulier : le grappin pour la ferraille, la benne pour les engrais, le charbon, le sel et autres pondéreux, le filin pour le bois, le palonnier et les chaînes pour de gros sacs appelés « bigbag », un palonnier dit « spreader » pour la charge des containeurs. Les grutiers conduisent toutes les grues, bien qu'ils aient leurs préférences.


Lorsqu'ils « tournent » sur une grue - comme ils disent - ils manœuvrent leur grue dix heures par jour jusqu'à ce que le chargement ou déchargement soit achevé. Ces dix heures sont scindées en deux périodes de cinq heures durant lesquelles le grutier ne pose pas le pied à terre.